Infertilité
Quand consulter ?
On parle d’infertilité d’un couple hétérosexuel en l’absence de grossesse après 12 mois de rapports sexuels réguliers non protégés (deux à trois fois par semaine), après 6 mois si plus de 35 ans ou histoire personnelle à risque d’infertilité. Elle concerne 15 à 25% des couples.
Pour un couple fertile âgé de 25 ans, la probabilité mensuelle d’obtenir naturellement une grossesse est de 25%, elle est de 12% pour un couple fertile âgé de 35 ans et de 6% pour un couple fertile âgé de 42 ans. Il est donc tout à fait normal que quelques mois soient nécessaires pour obtenir spontanément une grossesse. L’infertilité n’a pas le caractère irréversible de la stérilité qui est l’incapacité totale d’un couple hétérosexuel à avoir un enfant.
La baisse de fertilité peut être due à :
- Un problème féminin dans un tiers des cas
- Un problème masculin également dans un tiers des cas
- Un problème de fertilité mixte concernant les deux membres du couple
Il arrive aussi que l’infertilité reste inexpliquée (environ 15 % des cas). Un couple hétérosexuel sur sept consulte au cours de sa vie pour un problème de baisse de fertilité, et un couple sur dix suit un traitement pour remédier à son infertilité.
Facteurs en cause dans la diminution de la fertilité
De nombreux facteurs, tels que l’âge et le mode de vie, sont en cause dans la diminution de la fertilité. Nous savons que l’âge de la femme, mais aussi de l’homme et globalement celui du couple est un facteur déterminant dans la capacité à avoir un enfant. Le tabac est susceptible de jouer un rôle négatif à chacune des étapes de la reproduction, chez la femme (insuffisance ovarienne précoce, augmentation du nombre de fausses couches) comme chez l’homme (altération de la qualité du sperme). Les résultats de la procréation médicalement assistée sont moins bons en cas de tabagisme. La consommation de drogues et en particulier du cannabis est également en cause dans l’infertilité. Le surpoids et l’obésité chez l’homme sont associés à une altération du sperme. Chez la femme, le risque d’infertilité après un an de tentative est augmenté de 27% en cas de surpoids et de 78% en cas d’obésité.
L’infertilité masculine
Pour que sa fertilité soit assurée, l’homme a besoin de :
- Au moins un testicule normal sur les deux. Il ne doit pas avoir d’anomalies de l’épididyme, des canaux déférents ou éjaculateurs
- Un sperme de bonne qualité, un bon fonctionnement de la prostate et des vésicules séminales
- Un urètre de diamètre suffisant
- Une sécrétion suffisante de testostérone et de FSH (hormone sécrétée par l’hypophyse).

L’infertilité féminine
Pour que sa fertilité soit conservée, la femme doit avoir :
- Une ovulation régulière et d’une qualité correcte
- Des trompes perméables
- Une glaire cervicale de bonne qualité
- Un appareil génital qui permet des rapports sexuels complets et un contact entre la glaire cervicale et les spermatozoïdes
- Une muqueuse utérine qui permet à l’ovocyte fécondé de se fixer dans l’utérus (la nidation)

Le bilan d’infertilité
Le bilan de première intention chez un couple infertilite comprend :
Pour l’homme :
- La réalisation d’un spermogramme
Pour la femme :
- Un bilan hormonal en début de cycle afin d’évaluer la réserve ovarienne
- Un échographie pelvienne avec compte des follicules antraux
- Une étude de la cavité utérine par échographie pelvienne 3D +/ hystérosonographie ou
hystéroscopie - Un étude de la perméabilité tubaire par Hystérosalpingographie ou Hyfosy
La prise en charge en AMP
Elle est possible jusqu’à 43 ans pour les femmes et 60 ans pour les hommes.
Il existe plusieurs traitements afin d’aider un couple hétérosexuel a concevoir un enfant :
- La stimulation avec rapports programmés
- Les inséminations intra utérine
- La FIV/ICSI
Dans certains cas, le recours au don de gamètes (ovocytes, spermatozoïdes ou double don) peut être nécessaire. Depuis la loi de bioéthique de 2021, la prise en charge en PMA avec don de sperme est ouverte aux couples de femmes et aux femmes seules.
Préservation de la fertilité
Cette nouvelle loi a également rendu accessible le prélèvement d’ovocytes à toutes les femmes âgées de 29 à 37 ans (jusqu’à l’anniversaire des 37 ans), pour une autoconservation ovocytaire sociétale et une utilisation des ovocytes jusqu’au 45ème anniversaire. Ce processus n’est pas une garantie de grossesse à 100% à la réutilisation des gamètes mais offre aux femmes une sécurité supplémentaire dans le contrôle de leur fertilité.